lundi 26 avril 2010

3ème travail accompli … dans la douleur


La Bouillonnante, un trail de 50km.
J’avais raison de me méfier de cette course !

Je me faisais une joie de retrouver Bouillon sous le soleil, avec cette organisation très sympa de la famille Van Gasse, ce magnifique parcours, technique et sélectif, cette très agréable ambiance …
Premier coup de semonce samedi soir, lorsque nous apprenons du père Van Gasse himself, petit sourire narquois aux lèvres, que la distance globale est passée à 52.5 km (dénivelé annoncé 2500m +) et qu’il nous a rajouté quelques belles surprises …
Deuxième avertissement lorsqu’il faut se rendre à l’évidence que la journée de dimanche sera chaude, et chacun sait que les premières « chaleurs » belges sont souvent assez suffocantes pour l’organisme. Très confiant (trop ?), je pense pour ma part être « immunisé » grâce à mon récent séjour dans la Sahara… la suite des évènements me donnera tort.

Tout commence très bien. Dès le départ, les sensations sont excellentes, les jambes avalent les premières pentes sans problème et le rythme de course sur le plat et dans les descentes est même assez rapide. 1h15 pour atteindre le ravito du 1er passage à Frahan (12km) ou je ne m’arrête pas plus de 2 minutes, 2h30 pour atteindre celui de Cornimont (22 km) … et 2h55 pour atteindre la mi-parcours !
Mi-parcours ? En kilomètres, sans doute. Mais en termes de difficultés, je sais bien que la 2ème moitié est beaucoup plus exigeante. Sans parler des fameuses « surprises » promises par l’organisateur. De plus, on arrive dans les heures les plus chaudes, et malgré les grandes quantités de boissons que j’essaye de boire, je sens que mon organisme … bouillonne ! Ces 25 ou 27° me font plus cuire que les 50° rencontrés dans le désert il y a 2 semaines à peine …
35ème kilomètre environ. Première « surprise du chef » : un dévers démoniaque de 2 km. A la limite de rupture de l’équilibre, les chevilles et les genoux encaissent un maximum. Sans parler de la musculature. Et ça continue à chauffer. Au pied d’un petit raidillon, hors d’haleine, je me surprends à m’arrêter une petite minute avant de l’attaquer ! Vivement le prochain ravito pour essayer d’inverser la tendance.
Ravito de Frahan (2ème passage). 39km environ et 4h45 d’effort au chrono. Quelques heures plus tôt je m’y étais à peine arrêté, mais là je vais tout faire pour me « refaire une santé ». Je mange, je bois, je m’asperge d’eau fraîche … 10 bonnes minutes sont nécessaires pour me retaper … (enfin c’est ce que j’espère.)
Car les 13 derniers kilomètres du parcours sont les plus durs. 200 mètres à peine après le ravito, c’est un véritable mur qui nous est proposé. C’est tellement vertical qu’il faut s’aider des mains, voire des dents ! …
Et puis cela n’arrête plus : raidillons, descentes casse-gueule, échelles, troncs d’arbres en pagaille … Et ce qui ne m’arrive jamais se produit : en poussant sur mes guiboles pour escalader une Nième plaque de schiste, mon mollet droit part en crampe (je n’ai jamais de crampe !) Je crie de surprise et de douleur, ce qui fait bien rire un de mes compagnons d’infortune, un participant qui m suit depuis quelques kilomètres et qui est également au bord des crampes … j’essaye de me récupérer sur l’autre jambe, mais le mollet gauche accuse la même faiblesse ! Il reste 5 km au compteur, et je me rends compte qu’ils vont être bien longs !

A partir de là, chaque petite montée et chaque descente (zones propices aux crampes de mollets) sont gérées chirurgicalement. Je m’oblige à tirer mes orteils vers le haut dans la chaussure à chaque appui, pour légèrement étirer le muscle et l’empêcher de partir en crampe …
Au moins ça m’occupe l’esprit ;-)

Une dernière descente quasi verticale (j’hésite à la faire sur les fesses, mais mes mollets me laissent heureusement tranquille quelques instants) et voilà enfin l’arrivée ! (une dernière montée au sommet de la citadelle, merci du cadeau ;-)

7h30 d’effort. Et avec une très surprenante 118ème place à la clef. (Quand on voit le paquet de spécialistes qui étaient au départ, c’est inespéré) Comme quoi je n’étais pas le seul à souffrir sur ce parcours … et d’ailleurs, même dans les moments « vraiment difficile », à bien réfléchir, je me suis fait très peu dépasser. J’ai par contre croisé quelques participants vraiment mal en point. J’apprendrai plus tard que mon calvaire a été partagé par beaucoup de participants du 52km, et que je m’en suis finalement plutôt très bien sorti en comparaison.

Paul (Papy !) me rejoint à l’arrivée un peu plus tard, rappelons que lui aussi était dans le désert il y a 2 semaines… chapeau ! Son regard en franchissant la ligne est sans équivoque : les yeux écarquillés de celui qui est allé « loin » dans l’effort, mais aussi cette petite lumière qui signifie clairement « yes, on l’a fait !’ ». C’est sûr, ce n’est pas encore la dernière « folie » que l’on fera ensemble.

Patrice et Alain arrivent également à bon port. Ils ont souffert tous les 2 mais ont rejoint l’arrivée … Les quelques moments de doutes qu’ils ont traversé ne les ont pas empêchés de terminer le parcours. Nous y sommes arrivés tous les 4 ! Cela fait très plaisir.
Et de 3.
Est-ce la fatigue générale ou la particularité de la météo qui m’a mis dans un état pareil ? Il va falloir le savoir très vite pour éventuellement rectifier le tir dans les prochaines semaines. Car le 12 mai se profile un de mes « travaux » les plus redoutés : à savoir un ultra Marathon (100km à pied) … et comme je comptais aller m’entraîner dès la week-end prochain à gravir mes premiers cols à vélo dans les Alpes (pour préparer « la suite ») … va falloir être prudent.
Dernier commentaire : au MDS, je n’ai pas perdu 200g sur toute la semaine … hier j’ai perdu plus de 4 kg ! (je pesais 78kg ce matin, du jamais vu) Il va falloir être TRES prudent.
A bientôt,
Polo
III/XII

vendredi 23 avril 2010

En route pour le 3ème travail ce dimanche : La Bouillonnante !


Je savais que la période de récupération serait courte entre le retour du désert et ce trail de Bouillon … mais là, à 36h du départ de la « Bouillonnante », j’ai carrément l’impression qu’hier encore je dormais à la belle étoile dans le Sahara !

Après ces 42h d’effort intense répartis sur 9 jours d’aventure, le travail de récupération et de « remise à neuf » était bien nécessaire ! Les 2 séances de kiné par semaine se sont révélées indispensables… Et puis heureusement j’ai pu me remettre tout de suite à l’entraînement en course à pied, puisque revenu du MDS sans pépin physique. Je me suis néanmoins forcé à éviter les trop longues séances et les sorties trop « rapides ». Et pour déjà préparer « la suite », j’ai un peu plus mis l’accent sur la natation et le vélo (et il va falloir sérieusement s’y mettre, car les prochaines échéances se rapprochent à grands pas) mais là aussi avec un volume global très faible en comparaison avec la période des entraînements d’hiver.

D’ailleurs j’éprouve un drôle de sentiment ces jours-ci, une sorte de « culpabilité » … j’ai l’impression de ne plus rien avoir foutu ces 12 jours et d’être hors forme! J’ai beau essayer de me convaincre que c’était ce qu’il fallait faire, que tout va bien et que je serai (suis) prêt, je me lancerai un petit peu dans l’inconnu dimanche à 9h00 au départ de cette « 3ème épreuve » !

Et, au risque de me répéter, ces 50 km de trail à Bouillon seront tout sauf une partie de rigolade. Je connais le parcours pour l’avoir fait l’année dernière, il recèle de belles surprises et quelques beaux moments de bravoure sont à prévoir en fin de parcours.

Heureusement, je n’y serai pas seul. Mes compagnons du jour seront Paul, Patrice et Alain … nous effectuerons déjà le déplacement vers Bouillon demain samedi dans l’après midi pour nous mettre dans les meilleures conditions possibles. C’est toujours agréable de « humer l’ambiance » le jour avant !...

… Ah oui, il parait qu’il va faire "chaud" dimanche. Mais ce ne sont pas ces 25 degrés éventuels qui vont me faire peur après les 50 de Merzouga !
A bientôt,
Polo
II/XII

mardi 13 avril 2010

A l'arrivée du MDS, 2ème défi réussi ...

Et bien voilà !
Non, ce n'est pas la dernière étape de 21km, clôturant cette belle aventure dans les superbes dunes géantes de Merzouga, qui aurait pu avoir raison de notre enthousiasme et de notre détermination.
Nous avons achevé cette 25ème édition du Marathon des Sables, et le 2ème travail est donc accompli !
Je tiens d'emblée à vous remercier chaleureusement des nombreux messages d'encouragements reçus sur place, et qui ont entretenu notre moral tout au long de cette semaine.
Le choix délibéré de faire la course "en équipe" a vraisemblablement limité notre classement général final (nous sommes finalement 312, 313 et 314ème sur 1013 participants au départ), mais peu importe, l'objectif initial était clairement de (bien) terminer, sans oublier de garder un oeil sur l'enchaînement des prochaines échéances. Et de ce point de vue-là, c'est une réussite complète : je me sens vraiment en pleine forme, et je n'ai pas la moindre ampoule, (ce qui est difficile à croire pour beaucoup), et je suis déjà impatient de m'attaquer aux épreuves suivantes ! .
La course en équipe révèle par contre de grandes qualités : l'entraide, le soutien, mais surtout, le partage ! Car sur cet extraordinaire parcours de 250km en plein Sahara, il y a des moments et des images qui resteront gravés en nos mémoires, des anecdotes et des sensations que nous ne pourrons partager qu'entre nous, des instants de vie uniques qui nous relieront toujours. Merci Papy, merci le Zoulou !
A peine le temps de savourer ce moment (mérité !) de satisfaction qu'il faut déjà penser à la prochaine étape. La Bouillonnante, un trail de 50km programmé le 25 avril. Cet évènement peut paraître anodin, comparé à la course précédente, mais surtout ne vous y fiez pas ! A peine 14 jours après la grande aventure du désert, et seulement 16 jours avant une course de 100km sur route, cette superbe épreuve très cassante pourrait s'avérer être un vrai piège ...
Et à moi de ne pas tomber dedans !
Polo
II/XII

dimanche 11 avril 2010

5eme etape du MDS - vendredi‏

Pour respecter la tradition, l'avant dernière étape du MDS est toujours un Marathon.
C'est donc 42km qui nous attendaient aujourd hui. Et cela s'est très bien passé ! Un parcours assez plat, mais extrêmement caillouteux, quelques très belles zones de dunes, mais heureusement une temperature plus supportable.
Etape tres bien gérée par l'equipe, nous réalisons notre meilleure moyenne de la semaine. Même si c'est anecdotique et que notre objectif n'est pas là, nous remontons même au classement général!
De mon côté, je suis très content, me voilà a 21km de la fin de mon 2ème travail, je me sens de mieux en mieux jour apres jour, et je n'ai pas la moindre ampoule ce qui est bien rare dans tout le bivouac !
Demain 21 bornes dans les plus belles et les plus hautes dunes de la region, puis nous savourerons en équipe ce moment de bonheur et de plaisir. Apres 6h de bus, nous rejoindrons notre hotel a Ouarzazate, ou nous pourrons enfin nous laver apres 9 jours !
On y est presque !

la longue étape : jusqu'au bout de l'enfer‏

On a payé cher pour en "chier"? et bien on en a eu pour notre argent !
Cette étape de 82km fut comme prévu extrêmement éprouvante, tant pour le mental que pour l'organisme. Un parcours démoniaque: rien de plat, du sable mou à profusion, des dunes gigantesques, des lacs asséchés interminables ... le tout sous une terrible chaleur humide.
Parmi les problèmes rencontrés: nos doigts gonflés jusqu'à ne plus pouvoir fermer les mains, des boutons de chaleur, les pieds mutilés par les champs de pierres, sans parler de la soif permanente qui nous tenaille (très "justes", les rations d'eau).
Mais au final, une gestion parfaite de la course, pas de réels coups durs dans l'équipe, un super mental pour une très belle place au classement.
On serait remonté au niveau de la 315ème place au général, sur 1013 participants au départ, pas mal! Et 12 heures après notre arrivée, de nombreux coureurs arrivent encore ... pour nous, un peu de répit aujourd'hui pour attaquer la fin de l'aventure dès demain.

3ème étape MDS : enfin du bon !

Au programme du jour, 40 km sous un soleil de plomb (près de 50° !) et une humidité bien plus élevée que d'habitude, source de très gros problèmes pour beaucoup de participants. Une véritable hécatombe !
Et pourtant, nous avons réalisé, et de loin, notre meilleure étape, la gestion des 3 interminables lignes droites fut quasi parfaite, et ça fait plaisir. Alors que de nombreux concurrents sont déjà très fatigué, pieds en compote, nous arrivons au bivouac plus frais que les 2 jours précédents. De bonne augure avant la folie de demain : 82km et un tracé de folie.
Djebels, dunes, champs de cailloux, ... avec des records de températures en prévision. Il sera essentiel d'être d'une prudence extrême tout au long de cette looongue journée ... Ce sera le point d'orgue de ce 25ème MDS.
Si nous arrivons dans les temps prévus, nous devrions pouvoir nous offrir 1 journée de repos jeudi. On en rêve ! ... A suivre en direct demain via RaceTracker sur le site Darbaroud !
(merci pour vos messages )

2ème étape du MDS‏

Quel super décor que celui de cette 2ème étape !

Les vues somptueuses se succèdent au rythme des difficultés du jour : Chaque sommet durement atteint est récompensé par des images incroyables, des vallées gigantesques, des dunes à perte de vue, des barrières montagneuses démesurées, ...

Tout le début de l'étape est très bien géré, malgré la chaleur, l'alternance de course rythmée sur le plat et de marche contrôlée pendant les ascensions marche à merveille. Jusqu'au 28ème km, au pied du terrible Djebel Hoftal, plusieurs centaines de mètres de dénivelé, pente à 25%, où les derniers mètres ne sont possibles que grace à une corde sur laquelle il faut se hisser.

Là, notre Zoulou est victime d'un terrible coup de barre qui le fait s'arrêter plusieurs fois. Nous effectuons les derniers kilomètres au ralenti mais très heureux d'arriver au bout !

Demain 40km, on doit rebooster James d'ici là ! Sinon, tout va bien, si ce n'est la chaleur étouffante et le manque de boissons fraiches !

A demain.

mardi 6 avril 2010

A l'arrivée de la première étape du MDS !‏

Ca y est. La 1ère étape de ce 25ème MDS est déjà derrière nous ...

Au menu, 29km, l'étape la plus courte prévue cette année, de quoi roder les machines et tester le matériel aurions-nous pu penser... mais cette entrée fut copieuse : déja de belles montées de Djebels et aussi les 1ers champs de "dunettes". (des dunettes ... ils ont le sens de l'humour,les organisateurs !)

Baptême du feu réussi pour Papy (l'autre Paul) pour sa première étape du MDS, il a parfaitement géré sa course. Plus étonnant, le gros coup de chaleur de James qui a levé le pied et a même du se reposer une dizaine de minutes au 2ème CP.

Mais nous avons décidé de faire une course d'équipe, et c'est bien ensemble que nous avons vécu les bons et les moins bons moments de cette journée.

De mon côté, d'excellentes sensations ... jusqu'au 4 derniers kilomètres qui se sont avérés très difficiles. Mais on y est arrivé. Ensemble !

Demain, 35km au programme avec un Djebel de fous ... bonnes nouvelles : nos pieds sont intacts !