vendredi 27 août 2010

A 3 heures du départ du Xème travail : assurément le plus dur !

Dos coincé, jambes fatiguées, quelques (gros) doutes ... rajoutez une météo catastrophique (orages, pluies diluviennes ...) et vous comprendrez que les 30 heures qui viennent s'annoncent particulièrement aléatoires !

Suivez la course EN DIRECT sur le site de l'ultratrail www.ultratrailmb.com

Course TDS - départ vendredi à minuit

Dossard 8464

avec mes potes Alain, Papy & le Zoulou !

Tous sms d'encouragements bienvenus,
cette fois-ci on va VRAIMENT savoir !

Polo,
IX/XII

vendredi 20 août 2010

Et de IX ... mais il s'en est fallu de peu !



L'Embrunman


3.8 km de natation dans le lac de Serre-Ponçon


188 km à vélo (annoncés – un peu exagérément mais quand même – avec 5000m de dénivelé +) dont l’ascension du mythique Col de l’Izoard.


42.195 km de course à pied sur un parcours … tout sauf plat.


Chaud cet « Embrunman » ! Cette fois-ci, il s’en est fallu de très peu pour que tout s’écroule et que je doive abandonner mes espoirs de boucler ce « défi des XII » …


Une triple crevaison successive à moins de 25km d’arrivée du parcours vélo a longtemps semblé irréparable. Pincette, problème de jante, de fond de pneu ? Je ne le saurai sans doute jamais, mais après le remplacement de ma 3ème (et dernière !) chambre à air en l’espace … d’un bon kilomètre, je pensais que ma belle année 2010 allait se terminer sur une petite route de montagne surplombant la Durance. Sans parler de la bonne heure concédée au cours de ces multiples montages, démontages, gonflages (et dégonflagesL ) qui me rapprochait doucement des délais « couperets » m’empêchant de parcourir le marathon après le vélo …


Mais revenons quelques heures en arrière.


Debout à 3h45 ! C’est le record de l’année. Moi qui n’aime pas manger tôt, je suis servi. Spordej’, pâtes, bananes … je fais doucement le plein. Depuis l’hôtel de Chorges, il y a environ 25km à parcourir en voiture pour rejoindre le plan d’eau d’Embrun dans la nuit.


Pour cette 9ème épreuve, c’est Lucky qui m’accompagne. 6 semaines après son Ironman à Nice, et … 3 semaines avant un autre « logue distance » à Cologne, il vient se « promener » avec moi sur ce diabolique Embrunman. C’est dire le niveau du gaillard !


L’ambiance d’un parc à vélo le matin d’un Ironman est toujours assez particulière. Surtout à Embrun où le départ se donne bien avant le lever du soleil. Place aux derniers préparatifs, surtout un séchage en règle du vélo qui a subit un violent orage au cours la nuit, gonflage des pneus (hem …), préparation des sacs de transition, … il est temps d’enfiler la combi de natation et de se concentrer pour le grand départ !


Les derniers instants de ce genre d’évènement sont toujours assez émouvants. On sait que l’on s’embarque pour une fameuse aventure … mais on ne sait pas bien où elle va nous mener.


C’est parti. Contrairement aux meilleurs qui courent vers la flotte, je marche calmement vers la rive. Bonne surprise lorsque le glisse mes pieds dans le lac : l’eau n’est pas trop froide ! C’est déjà ça. Par contre, il fait bien sombre. J’ai l’impression de me trouver avec 20 autres personnes dans une même baignoire, alors que quelqu’un a éteint la lumière et qu’on n’y voit pas à 10 centimètres. Vous imaginez le tableau ? Les premières centaines de mètres sont donc assez difficiles, mais heureusement très vite ça se calme et je peux commencer véritablement à nager.
Nager, d’accord mais par où ? J’essaye de deviner la première bouée qui est (très légèrement) éclairée. Heureusement elle n’est pas trop loin et surtout, il me suffit de suivre le « banc de sardines » pour m’y conduire. La 2ème bouée est légèrement mieux éclairée et je parviens à m’y diriger tout seul. Par contre pas de trace de la bouée n°3 …


Et pour cause ! Je l’imagine là bas loin à droite (et c’est donc par là que je nage !) alors qu’elle est loin là bas … à gauche ! Il me faut un bon moment pour que je m’en rende compte et que je corrige le tir. J’en oublierais presque de nager. J’essaye alors de m’allonger sur l’eau au maximum et de ne faire quasi aucun mouvement de jambes, car elles doivent encore servir après ;-)


Finalement, malgré cette grosse erreur d’orientation du début, ça va plutôt bien et je passe un moment assez agréable dans l’eau (si, si !). Le soleil se lève doucement et les reliefs montagneux se découpent enfin autour du lac. Il fait sec (non, pas dans le lac), mais le ciel reste assez menaçant.


1h17 pour ces 3km800 de natation. Pas exceptionnel, mais finalement très honnête pour un fer à repasser de mon calibre. Je sors de l’eau pour préparer ma première transition. Bien, sûr, Lucky est déjà là, équipé, vélo en mains et piaffant d’impatience ! Il a donc bien décidé de « m’accompagner » au cours de cette loooongue journée …


Transi un peu longue, mais pourquoi se presser, et en route pour le vélo ! Première tuile mécanique : le compteur ne se met pas en route. Je m’arrête, je chipote sur le capteur, je le rapproche de la roue … rien n’y fait. C’est sans doute dû à l’orage et c’est bien embêtant. Me voilà parti pour 188km sans connaître ni ma vitesse ni ma position sur le parcours, ça c’est pas cool.


Le parcours à vélo débute très fort. A peine sorti du parc, la route s’élève et les pourcentages sont directement difficiles. Il n’est que 7h30 du mat, les jambes souffrent un peu pour se mettre dans le rythme. Mais au bout de quelques kilomètres, je commence à me sentir pas trop mal. Lucky se promène une 50aine de mètres derrière moi, il me surveille !;-)


Après cette première ascension, passage par St Apollinaire et première descente vers le lac de Serre-Ponçon. C’est magnifique, certains lacets donnent l’impression que l’on va plonger dans l’eau verdâtre ! Malheureusement, un concurrent est passé du rêve à la réalité et en ratant un virage a fait une sale chute dans les rochers ! Le SAMU est là, les médecins lui ont déjà mis une perfusion … voilà qui refroidit à l’aube d’une journée où les descentes vertigineuses se succèderont. Va falloir être prudent !


Les kilomètres s’égrènent, après la boucle autour du lac, le parcours prend la direction de Mont-Dauphin (superbe fortification Vauban !) puis de Guillestre pour rejoindre le pied de l’Izoard. Les gorges du Queyras sont magnifiques, même si un petit rayon de soleil ne serait pas superflu. Après une quinzaine de kilomètres de légère montée, les 15 dernières bornes menant au sommet méritent une concentration toute particulière. D’abord 3 ou 4 km de lacets assez pentus pour rejoindre Arvieux, puis une horrible ligne droite reliant les stations d’Arvieux, La Chalp et Brunissard, soit 2 à 3 km au pourcentage assez effrayant. Viennent alors les célèbres lacets, difficiles, certes, mais où les virages proposent chaque fois quelques mètres « plus calmes ». Je suis content de remarquer que « tout va bien ». Lucky a décidé de faire l’ascension à son rythme (comprenez qu’il est parti devant moi ;-)) mais le mien n’est pas mal non plus.


Passage par la « case déserte » et son superbe paysage lunaire … puis viennent déjà les derniers lacets pour atteindre le sommet. Malgré mon compteur récalcitrant, là je sais que nous avons déjà parcouru environ 100km. Une très bonne chose de faite.


Petit ravito rapide avant de préparer la descente. 20 kilomètres !


Et quel pied cette descente ! L’état de la route est parfait, la visibilité est impeccable … je prends un plaisir fou à enchaîner les courbes et les lignes droites, je dépasse même une bonne 10aine de voitures ! Aucune idée de ma vitesse (le compteur est mort !), mais c’est peut-être mieux ainsi ;-)


Briançon. Il est temps de revenir doucement vers Embrun. Les jambes sont toujours bonnes malgré un petit vent de face. Une première petite pluie est par contre moyennement bien accueillie. Mais elle ne dure pas.


Je sais qu’il me reste 2 difficultés majeure pour clôturer le parcours vélo : d’une part Champcella (moi je l’appelle le « Pallon » parce qu’elle y mène et que ce nom est source de jeux de mots stupides ;-)) c’est un « mur » d’environ 2km (donc pas long ;-) mais au pourcentage horrible et constant ! Puis viendra l’ascension finale de Chalvet (au 178ème kilomètre !), soit 4 kilomètres bien costauds à négocier, surtout placés si tard sur le parcours.


A ma grande surprise, le « Pallon » tant redouté est finalement très bien géré, malgré une seconde averse, bien plus mouillante que la première … je commence à faire mes calculs et je me dis que mon temps final « vélo » devrait s’approcher des 8h15/8h30. Franchement pas mal sur ce profil.


C’était sans compter sur la défaillance de mon vieux Cannondale. Savait-il qu’il effectuait un de ces derniers efforts après plus de 10 ans de bons et loyaux services ? En tous cas, alors que je n’avais pas crevé une seule fois en 2010, la poisse allait s’abattre sur ma roue avant …


Une heure de perdue. (Malgré une super solidarité de tous les triathlètes qui sont passés à côté de moi au cours de ce pénible moment …) Adieu veau, vache, cochon, couvée … car si un miracle garde enfin mon pneu gonflé jusqu’à la transition, je me retrouve bien sûr loin derrière maintenant. Je me dépêche dans Chalvet pour éviter d’être hors délais. J’arrive finalement 35 minutes seulement avant l’heure de mise hors course …


Et il me reste 42 bornes à courir.


Malgré la déception, je me mets donc en route. Les jambes ne tournent pas vite, mais elles tournent. Lucky m’attend chaque fois au ravito pour repartir avec moi … avant de m’attendre au ravito suivant ! ! Il me faut un peu plus de 2h20 pour parcourir les 20 premiers kilomètres … c’est le moment choisi par le ciel pour se déchirer en un orage apocalyptique ! Une pluie très abondante, très froide, et qui agresse ce corps en plein effort depuis plus de 12 heures … c’est vraiment la dernière chose que je souhaitais !


La 2ème moitié du Marathon est donc assez pénible … mais bien sûr pas suffisamment pour mettre ma motivation en péril. Le soleil se couche (il en a de la chance, lui) et comme pour le départ natation, la fin du parcours se fait dans l’obscurité ….


16h30. Ce n’est pas terrible mais je devrai m’en contenter. L’essentiel est de recevoir le T-shirt « Finisher » qui signifie que le défi court toujours !


En franchissant la ligne d’arrivée, je sais que seulement 11 jours me séparent de l’épreuve sans doute la plus dure …


Cette fois-ci, ça passe ou ça casse !
Polo
IX/XII

mardi 10 août 2010

Mini Trip(le) au Mont Ventoux


N'est pas fou celui qui gravit le Ventoux ... est fou celui qui y revient !

C’était un des casse-tête de mon programme : quand allais-je parvenir à « caser » le mini trip(le) au Mont Ventoux ? J’ai finalement dû opter pour un aller-retour express, avec départ de Bruxelles le mardi 3 août … et retour déjà le jeudi matin !


Séjour bref, donc, mais bien chargé ! Rappelons les conditions à remplir pour prétendre au statut de « cinglé du mont Ventoux » : Gravir à vélo, le même jour (entre le lever et le coucher du soleil), les 3 routes d’accès à son sommet, à savoir au départ de Bédoin, de Malaucène et de Sault. Simple, non ?


Avignon, mercredi 4 août, 5h30 du mat’. Je m’extirpe avec moult difficultés des bras de Morphée. Il faut dire que la nuit que je viens de passer n’a pas été des plus reposantes : Le Mistral a en effet secoué tous les arbres des alentours dans un potin de tous les diables, peu propice à un sommeil réparateur.


Petite impression de « déjà vu » avec un Nième petit déjeuner du condamné (je commence à avoir l’habitude, finalement je suis une sorte de condamné en sursis permanent cette année…), les céréales et le Spordej sont avalés sans grand enthousiasme. Mais je connais trop l’importance de ce repas pour le négliger …


40 km (les seuls que je ferai en voiture !) séparent Avignon de Bédoin, au pied du mont Ventoux … et pas besoin de GPS pour s’orienter depuis la cité des Papes, le profil du géant de Provence est visible de très loin … Brrr, il a l’air encore plus haut que d’habitude aujourd’hui. Par contre, le vent à l’air de s’être un calmé, bonne nouvelle … eeuh, en tous cas dans la plaine, parce qu’en haut, on en reparlera. (Ventoux signifie malheureusement venteux en provençal)


Assemblage du bon vieux Cannondale. Remplissage des bidons et des poches. (Miam ! des barres énergétiques, que du plaisir en perspective L …) Il ne me reste qu’une démarche administrative à accomplir, à savoir le pointage de ma feuille de route, et c’est parti ! Il est 8h00 lorsque j’aborde, sur mon fidèle destrier, la borne annonçant « sommet du Mont Ventoux à 22km » …


L’accès par Bédoin est généralement considéré comme « le plus difficile », et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé d’entamer la trilogie par cette face-là. Mais cette première ascension sera de loin la plus facile du jour. Bien sûr je la fais « à l’économie », et j’essaye de ne pas suivre quelques cyclos plus rapides que je pourrais très vraisemblablement suivre … je m’efforce de garder les pulses à 140-145 au tout grand maximum, et je mouline ! Les kilomètres à plus de 9% se succèdent, mais ils sont avalés sans trop de difficultés.


Au passage au Chalet Reynard, à environ 6 km du sommet, lé décor devient lunaire. C’est le début de la magie du Ventoux, mais malheureusement la disparition de la végétation redonne son plein pouvoir au vent ! Et ce foutu Mistral est malheureusement bien là … Quelques une de ses rafales tentent bien de me déstabiliser et le rythme d’ascension en est un peu ralenti, mais les jambes sont encore en pleine forme pour résister ! La gigantesque station météo du sommet est alors atteinte sans grosse difficulté.


Et de une !

Malgré un grand soleil, il ne fait pas encore bien chaud là haut, avec tout ce vent. C’est vrai qu’il n’est pas encore 10h. Je m’abrite alors pour un peu récupérer, pour manger, boire, et préparer la descente. Ce petit break est bien agréable et la vue est superbe.


Fini de rêvasser, direction Malaucène. La descente est très agréable et assez rapide … le compteur s’affole plusieurs fois à plus de 85km/h, avant que je décide d’être un peu plus prudent et de me méfier de l’une ou l’autre rafale qui pourrait avoir des conséquences … fâcheuses. Cela ne m’empêche pas de dépasser de nombreuses voitures et de prendre beaucoup de plaisir dans l’enchaînement des grandes courbes.


C’est la chaleur qui m’accueille dans la plaine. En effet le mercure est bien monté depuis mon départ de Bédoin. Ici, peu ou pas de vent et le soleil tape ! Il faut donc ne pas trop traîner si je ne veux pas fondre ! Remplissage de bidons, petite barre énergétique, tamponnage du road-book … et il est temps de songer à l’épisode 2.


Il est un peu plus de 11h lorsque je réenfourche « Bronco » pour quitter Malaucène (Alors complètement engorgé par la circulation en ce jour de marché). Trouver le bon rythme d’ascension est un peu plus difficile que 3 heures plus tôt, mais c’est normal, j’imagine. Et contrairement au profil de l’accès pas Bédoin, qui est régulier et progressif, cette montée est plus irrégulière alternant dès le début des pourcentages très forts et des zones plus faciles. C’est un peu plus cassant … mais je parviens à tenir le cap sans trop de problème.


Ce versant me semble par contre bien plus à l’abri du vent, ce qui est une bonne nouvelle … sauf que cela rend la sensation de chaleur plus éprouvante. (Jamais content, je sais)


Pour cette 2ème ascension, j’ai décidé d’illustrer l’effort et son magnifique décor par un petit fond musical. Comprenez par là que j’ai branché mon Ipod pour « penser à autre chose » qu’à la souffrance de mes guiboles ! En choisissant le mode de lecture « aléatoire » (parmi 1200 morceaux), je ne me doutais pas du sens de l’à propos (de l’humour ?) de cette petite machine …
Jugez plutôt de la play list ! Au cours de la partie finale de cette 2ème montée, le hasard ( ?) me propose d’affilée : Bicycle race de Queen, Stairway to Heaven de Led Zep et Solsbury Hill de Peter Gabriel… Vues les circonstances, avouez que ça ne s’invente pas ! Mais c’était sans compter sur le « walking on the moon » une fois arrivé sur la partie « lunaire » de la montagne (à peine croyable, je l’avoue) … pour franchir la ligne d’arrivée du sommet pour la 2ème fois de la journée en écoutant un très symbolique « High hopes" de Pink Floyd ! (Plus « private joke », je l’admets)


Pour résumer, la fin de cette 2ème ascension a été un rien plus difficile que la 1ère, mais la douleur ( !?) a été très supportable. La fréquence cardiaque n’a jamais dépassé les 155 et les jambes ont plutôt très bien tenu le coup. J’avoue même me sentir un peu euphorique …


Et de 2, donc !


Il est un peu plus de 13h et il y a un monde fou là haut à cette heure-là… pas facile de trouver un petit coin pour déposer mon vélo et m’asseoir à l’abri du vent. Je parviens néanmoins à m’installer face au soleil et je savoure le moment. Je mange, je bois, j’envoie l’un ou l’autre sms … J’ai d’ailleurs un peu l’impression d’avoir déjà rempli ma mission du jour (la montée par Sault est tellement plus facile m’a-t-on dit …) mais bien sûr la suite me donnera sérieusement tort !


La descente vers Sault est très différente. D’abord 6km dans le vent jusqu’au Chalet Reynard (les mêmes 6 km de la route de Bédoin), puis à gauche pour 20 autres longs kilomètres. Longs parce que le revêtement de la route est moins bon, longs parce que la pente est moins prononcée et que donc la vitesse est réduite, longs surtout parce qu’il est temps d’en finir avec ce 8ème travail ! ;-)


Le village de Sault est beaucoup plus petit et plus calme que les 2 autres. J’arrête mon engin à l’ombre de quelques arbres qui bordent la place principale, je me ravitaille en liquide au petit magasin du coin et je vais faire « tamponner » mon road book à l’office du tourisme.


J’ai faim. Il me reste bien sûr plusieurs succulentes ( !?) barres énergétiques dans la poche arrière … mais l’envie de « salé » est très présente. Une petite échoppe sur la place vend des crêpes … et des quarts de pizzas ! Je n’hésite pas longtemps avant d’acheter et de dévorer 2 quarts de pizzas Margherita... ca fait un bien fou !


Je sais que pour courir, ce genre d’écart alimentaire serait une grosse erreur, mais je me dis que pour rouler, cela ne posera pas de problème. Je suis d’ailleurs sûr d’avoir fait le bon choix en me remettant en selle, et je ne changerai pas d’avis avant … 15km. Départ de Sault. Il me reste donc 26km pour achever mon travail n°8.


Pour bien comprendre les données du problème, précisons que les 2 premières ascensions correspondaient chaque fois à un dénivelé positif de +/- 1600m sur 21 (Bédoin) et 22km (Malaucène), cette troisième route n’accuse que 1200m de D+… sur 26km. Moins de dénivelé sur un trajet plus long : c’est clair, le pourcentage moyen est plus faible et cela devrait être donc beaucoup plus facile !


Cette belle théorie va vite s’avérer fausse. Car c’était bien sûr sans compter sur mes pauvres jambes qui commencent doucement (mais surement) à se rebeller en manifestant quelques signes de fatigues. En effet, les pentes à 5% sont perçues comme faisant du 7. Ca ça va encore. Mais bien sûr les morceaux à 7 ou 8% sont perçus comme faisant du 9 ou du 10. Et ça, ça va nettement moins.


Les kilomètres s’égrènent donc un peu plus difficilement que prévu, la beauté des champs de lavande ne parvenant pas à compenser la douleur lancinante qui commence à s’installer. Bah ! Je me dis que cela aurait été trop facile si je n’avais pas éprouvé quelques difficultés !


C’était oublier le passager clandestin embarqué à Sault ! En effet, c’est ici que l’on reparle de la copine Margherita (oui, la pizza !). Elle semble ne pas avoir envie de m’accompagner jusqu’au sommet et manifeste quelques signes désagréables pour quitter mon estomac prématurément … L’excellente idée du « goût salé » se transforme doucement en cauchemar. Après quelques hésitations (que je ne vous décrirai pas ;-) Margherita décide de couper la poire en deux, à savoir ne plus être tout à fait dans l’estomac … mais ne pas remonter jusqu’à faire « le grand retour! ».


C’est donc dans ces conditions assez difficiles (et sans mettre le pied à terre) que j’arrive à nouveau au chalet Reynard pour les 6 derniers kilomètres. Le dernier accès au sommet ne va pas être une partie de plaisir. Le vent souffle plus fort que ce matin, la pente est perçue comme beaucoup plus raide, les jambes trinquent … seul le cœur reste imperturbable est c’est déjà ça de pris !


Mais ce n’est pas cette demi-heure de souffrance assez intense qui va diluer le plaisir de cette journée ! Je déconnecte les fils « douleur physique » … et j’arrive enfin au sommet !


Et de trois ! Contrat rempli, me voilà officiellement « cinglé du Ventoux » et je suis assez fier de mon nouveau titre.


Ce troisième arrêt au sommet est bien sûr un plus long. Je savoure le moment et je fini par digérer la pizza ! Il ne me reste plus qu’à basculer une dernière fois dans la pente pour rejoindre Bédoin … Il ne faut traîner pour rentrer à Bruxelles, récupérer un peu et préparer l’enchaînement de fou qui m’attend dans quelques jours.


Mais ça ce sera une autre histoire !

Polo VIII/XII

lundi 2 août 2010



Bon, cette fois c’est sûr, on va bientôt savoir si tout ce « bazar » était vraiment raisonnable …
J’avoue franchement que tous ces entraînements et tous ces déplacements commencent à me sortir par les oreilles … et dire que j’arrive à peine au moment le plus chaud...


Et si tout s’est bien passé jusqu’ici, la fatigue s'accumule ... et l’enchaînement le plus risqué aura bien lieu ce mois-ci : Le 15 aout, ce sera donc l’Embrunman, le fameux triathlon « longue distance » tracé sur un parcours démentiel. A lui seul, c’est déjà un véritable monument des efforts d’endurance. Mais se dire qu’une fois celui-ci terminé ( dans le meilleur des cas ?!?) il me restera moins de 12 jours pour m’aligner au départ de la « TDS » (Sur la Trace des Ducs de Savoie – UTMB) soit un trail de 111km avec 7000 (!!) mètres de dénivelé positif … Ca promet.


Les sensations actuelles sont assez difficiles à interpréter : 7 épreuves ont été réalisées, et la grande majorité des séances d’entraînement depuis le mois de mai sont des séances d’entretien ou de récup …(Et c'est parfois bien éprouvant) Au cours de ces entraînements, les moments de grande fatigue et de forme se succèdent sans véritable logique. Difficile donc de savoir si j’en fais trop ou pas assez. Faut s'accrocher.


De toute façon, il est trop tard pour changer son fusil d’épaule !


Dès demain (mardi 3/8) j’effectuerai donc un voyage express en Provence. La triple ascension à vélo du Mont Ventoux (travail numéro 8) est programmée ce mercredi 4 ! Ce sera aussi le point quasi final de la préparation vélo pour l’Embrunman.


J’ai appris qu’il y avait beaucoup de vent ces derniers jours sur les pentes du géant de Provence, espérons que cela change…


L’essentiel sera surtout de limiter au maximum la fatigue engendrée par les voyages … et bien sûr de gérer au mieux les 3 ascensions ! L’ordre sera vraisemblablement le suivant : Première montée au départ de Bédoin (tôt le matin !), ensuite ce sera le versant au départ de Malaucène, pour terminer par la voie « la plus facile », c'est-à-dire celle de Sault. Une belle journée en perspective !


Si tout se passe bien là-bas, il sera alors temps de penser aux échéances de fin de mois …


Je tenais aussi à vous remercier pour vos nombreux messages d’encouragements, car s’i l y a peu de réactions « directes « sur ce blog ou sur facebook (timides ? ;-)), vous êtes heureusement très nombreux à envoyer des mails et des sms très motivants. Merci …
Polo
VII/XII